L'enfant au coeur de ses apprentissages, et le doute

Un article un peu plus sérieux aujourd'hui qu'hier...

Ah ces périodes de doutes... Je rassure les parents des nouvelles familles en ief, ça passe. Pour ma part, je profite que mon cerveau soit sous stress pour lire lire lire lire et relire de la documentation pédagogique de qualité, et dormir 12 heures par jour. La fin vient comme une délivrance, le cerveau a fait son travail de tri et de compilation, et la lente digestion du tout commence.

Et puis quand le doute est là, j'observe encore et encore la mioche...

La mioche a précisé son refus d'un manuel ou d'un fichier : elle souhaite "faire nous-même". Je crois qu'il faut y entendre qu'elle aime les leçons et le travail formel, mais qu'en actrice de sa propre instruction, elle veut écrire ses cahiers et ses propres livres. Elle n'apprécie pas le savoir mort sélectionné, pré-mâchonné, ni une table des matières figée. Ce qui ne veut pas dire que vous ne la trouverez pas, à toute heure du jour, plongée dans un bouquin, de sa bibliothèque ou de la bibliothèque familiale. La différence est le bouquin.
Herbier, BD, tout y passe. "Je regarde les images et les lettres que je reconnais."
On peut dire la même chose des cahiers, des feuilles de Canson, des stylos et des crayons. J'en trouve jusque sous mon oreiller.
On peut dire la même chose des collections de coquillage, des animaux de la ferme, des perles, des morceaux d'argile ; elle compte et dénombre à longueur de journée, et si ça reste pour l'instant dans la quinzaine (bien que les multiples des dizaines, les centaines, les milliers, les millions fassent partie de son vocabulaire, avec une certaine conscience de l'ordre de grandeur), les quantités commencent à jouer entre elles ; la mioche joue-travaille seule et spontanément, avance, nul besoin de m'en mêler pour le moment (sauf en tant que fournisseur officiel d'informations à la demande, call me Eniwiki).

Délicat équilibre que notre mode d'instruction, où la mioche départage sans pitié les supports morts des supports vivants, où son propre équilibre est mis à mal par l'irresponsabilité d'un père en recherche de lui-même, où je dois gérer ma propre hypersensibilité dans l'ouverture au monde d'une mioche à l'énergie phénoménale*...

2 septembre 2013




* Et non, ma fille n'est pas TDAH. Elle est juste... pleine d'énergie.

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